lundi 2 décembre 2013

Déconstruire l'imaginaire


Se sentir chez nous là où nos pieds n'avaient jamais foulé la terre.
Le renard qui nous accueille.
Le cœur qui se serre.
Les larmes intérieures qui traduisent ce que les mots ne peuvent pas.
L'envie de cesser de compter pour vivre ce qui compte.
Déconstruire l'imaginaire.
Ne jamais oublier les lettres encrées sur ma peau.
Construire un nouvel imaginaire.
Rêver et habiter. Rêver et vivre.
Rêver et poser nos regards apaisés.
Les chevaux qui attendent.
La rousseur chaleureuse.
La complicité qu'on ne peut faire taire.
Les pieds crottés de terre.
Le retour au gris la tête remplie de vert et d'or, l'âme légère et confiante.

jeudi 14 novembre 2013

F A U S T I N E


Le froid qui pique les joues.
Le gâteau qui réchauffe les ventres.
Les petites ampoules qui s'allument et courent sur les murs.
Les chemins tapissés de feuilles rousses.
Les souvenirs qui reviennent.
Les bougies qu'ils se préparent à souffler.
Les vœux qu'ils feront quand les flammes s'éteindront.

Un prénom comme une évidence sortie de nulle part.
Souvenir enfui.
Petite fille blottie aux creux de mes entrailles.
Des traits, des mots, des couleurs et un titre.
Petite fille magique qui s'est accrochée.
Une évidence, deux pastilles rose.
Un prénom pour la petite fille qui grandissait en moi.
Le titre d'une magie enfantine cachée quelque part dans ma tête.

F A U S T I N E

samedi 26 octobre 2013

Les mots se cachent.







Parfois les mots flottent dans l'air.
Ils se cognent au plafond, virevoltent entre les branches.
Ils finissent rassemblés comme une auréole de bulles autour de ma tête.
Ils se faufilent entre mes idées et se frayent un chemin jusqu'à ma bouche.
Ils s'insinuent entre mes lèvres pâles.
Quelques fois ils ressortent par mes doigts.
Légers, graves, tendres, profonds.
Traits d'encre noire et brillante.

D'autres fois ils me retrouvent quand l'eau chaude rougit ma peau nue,
Je n'arrive pas à les attraper, à les retenir, à les enfermer à l'intérieur de ma boîte crânienne.
Ils glissent en même temps que les gouttes.
Gouttes et mots s'échappent par les petits trous de la baignoire.

Les mots s'offrent et se récoltent,
Les mots se faufilent et s'insinuent,
Les mots se savourent et font le tour,
Les mots se tressent en couronnes comme de minuscules fleurs sauvages.
Les mots se savourent comme des framboises gelées plongées dans un verre de lait.
Les mots se collectionnent et s'échangent,
Les mots s'envolent et s'accrochent,
Les mots s'emmêlent et se dessinent.

Parfois les mots se cachent.

samedi 31 août 2013

Dans le ciel et dans ma tête.




 
Dans le ciel et dans ma tête l'été prépare son départ. Il fait place à l'automne qui ne tardera pas à arriver.
Dans un carton, dans ma tête, mettre de l'ordre, ranger les "hier" qui deviennent des souvenirs :
Les équilibristes, la peau nue, les cheveux en bataille, la balançoire et le prunier.
Les bouquets minuscules, les yeux plissés, la peau mouillée et les salades de fruits.
Les orties et les pissenlits, le vert tendre, les promenades loin dans la tête, les clichés par milliers.

Bientôt le vent, les livres ouverts et le thé fumant, la cannelle et le roux.
Les parapluies et les courses folles, les bottes et les flaques.
L'ourse qui revient, l'ourse qui aimerait faire ses bagages.
Les clichés plus rares et la lumière moins présente, la douceur du nid.
Les collections de cailloux, de marrons, de feuilles dorées, de bouts d'écorce.
La laine, les couleurs qui réchauffent les regards, la peau qui frissonne.

Je me prépare à tresser des mètres de cheveux, je me prépare à accueillir cette saison que je retrouve chaque année avec un bonheur intime et discret.
Je me prépare à les voir partir vers de nouvelles aventures, escalader montagne et colline.
Mon cœur se serre, l'absence sera rude, le silence assourdissant mais je tenterai de récolter les brins qui serviront à construire le prochain nid.
Je les cueillerai à la fin de chaque journée sans avoir l'esprit occupé par les perles et les boutons.
Le four sera encore chaud et la cuisine humera le gâteau aux pommes.
Je me prépare à accueillir cette nouvelle saison et j'espère qu'elle sera douce et remplie d'espoir.

lundi 15 juillet 2013

Ma pomme, ma louve, ma fille.




Ses sourires et ses petits trésors.
Ses doigts qui s'ouvrent sur une paillette trouvée dans le gris de la cour.
Son regard malicieux, faussement honteux.
Le sucre coloré qui colle ses poings serrés.
Ses baisers par milliers.
Ses mots doux de craies et de feutres.
Ses amis imaginaires vivant dans l'arbre de notre jardin.
Les fleurs minuscules qu'elle dépose comme des pierres précieuses.
La tristesse qu'elle transforme en colère.
Les bouderies que font oublier les histoires fantastiques.
Ses dessins remplis de visages.
Ses paroles comme des nuages dans ma tête.
Ses joues couleur d'abricot.
Ne pas réussir à effacer mes sourires quand ses mensonges se transforment en contes de fée.
Son parfum, mélange improbable de pain et de chèvrefeuille.
Les mèches que je tresse et qui finissent toujours en fouillis.
Sa tendre sauvagerie.
Ne pas devoir faire d'effort pour l'imaginer en princesse parmi les roulottes.
Son corps grandissant qui se love contre le mien.
Le souvenir de ses grands yeux et l'odeur de mon lait.
Les matins où elle croit avoir oublié ses rêves qui reviennent après un verre de lait.
Imaginaire brut et pur d'une petite fille sur sa balançoire.
Ma pomme, ma louve, ma fille.

Oublier la rouille







Oublier la rouille en retrouvant mes souvenirs dans votre présent.
Vous regarder toucher les nuages de la pointe des pieds.
Suivre la trace de vos éclats de rire alors qu'ils s'envolent dans les branches.
Les tourbillons qui me rappellent les coccinelles.
Les cordes qui s'entortillent et vos visages qui s'illuminent.
Rêves d'équilibristes.

samedi 13 juillet 2013

Vert en noir et blanc







Me surprendre à rêver de vert.
D'un vert plus vert que notre petit coin sauvage entre deux bandes de bitume.
Envie d'échapper au gris qu'ils ont toujours connu.
Construire une cabane nichée dans ce qui ne nous appartient pas.
Apprendre à regarder, à s'agenouiller, à fouiller sans abîmer.
Apprendre à marcher la tête dans les nuages, à admirer sans se prendre les pieds dans les cailloux.
Les regarder grimper, observer, construire.
Construire une cabane à notre dimension.
Transformer les envies irréalistes d'île déserte en rêve au vert.
Se demander si l'automne et les feuilles qui bruissent sous les pas nous plairaient.
Se demander si l'hiver et les sentiers couverts de neige nous apaiseraient.
Se demander si ce rêve s'évaporera ou si nous le construirons, planches et branches après planches et puis branches.
Se poser des questions en vrac, les laisser venir dans mon esprit, s'en imprégner plutôt que d'y réfléchir.
Attendre que les images soient moins floues, les réponses viendront alors, une à une.

Il est tellement doué pour dénicher les scarabées, pour comprendre ce qu'il n'a pas à apprendre.
Ses silences se marient si bien avec les bruits des bois.
Les sentiers semblent mieux convenir à ses pas que les rues.
Son regard se porte sans cesse plus loin.
Son esprit s'apaise en compagnie de ceux qui ne parlent pas.
Il comprend les chuchotements, il imagine les cabanes, il déniche la splendeur des petites choses.

Elle est tellement douée pour marier les couleurs, pour inventer des bouquets magiques.
Ses cheveux se mêlent aux herbes hautes.
Les sentiers semblent mieux convenir à ses pas que les rues.
Ses chants s'accordent à celui des oiseaux
Elle se délecte des fraises minuscules trouvées au détour d'un chemin.
Elle rêverait sans avoir besoin de mot.
Elle grandirait sans que le gris ne l'étouffe, elle découvrirait qui elle est sans avoir besoin de miroir artificiel.

Les différences n'en seraient peut-être plus.

Un jour peut-être nous rêverons au vert...

vendredi 12 juillet 2013

Depuis 28 ans...


Souvenirs de balançoire, de cerisiers, de rires et d'escalade.
Nourrir les chèvres et grimper sur la cage à lapins.
Tomber et se relever.
Le jardin et l'allée remplie de coccinelles.
Le ballon en mousse et les cabanes improvisées.
Genoux écorchés mais cœurs envolés.
Souvenirs d'odeurs, de couleurs, de lumières.
Souvenirs d'enfance.

Souvenirs de mélodies et de voix écorchées.
Tomber dans les orties, grimper sur la cabane électrique.
S'égarer mais se retrouver.
Le camion de glaces, les premières gorgées de liqueur.
La fumée et les rues parcourues sur nos vélos.

Partager les secrets et grandir ensemble.
Souvenirs d'odeurs, de couleurs, de lumières.
Souvenirs d'adolescence.

Collectionner les instantanés de bonheur pur.
Pleurer de temps en temps parce que c'est la vie aussi.
Parler à n'en plus finir.
Imaginer le monde, le découvrir.
Rêver. Toujours. Ensemble.
Être ton étoile polaire comme tu es mon nuage.
Mon nuage vaporeux et doux.
Celui qui me rattache au monde quand je m'envole.
Celui qui m'en éloigne quand le monde me blesse.

Mon frère !

Éclaboussures









Éclaboussures de couleurs,
Impression léopard,
Longues jambes tachées de peinture,
Orteils à croquer,
Chevelure à tresser,
Mots à boire,
Bonheur à admirer,
Regards inspirants,
Idées à réaliser.
"Kids love mummy"

mercredi 26 juin 2013

De colline et de montagne.



L'ours et l'encre sur ma peau.
Leurs ailes profondément ancrées dans mes racines.
Tes feuilles et tes toiles, étoiles, poussières.
Le jardin sans fin, l'arbre sans fond.
Y grimper, haut, toujours plus haut.
Y rêver, fort, toujours plus fort.
Les regarder rire, les entendre pleurer.
Boire leurs larmes en tentant de ne pas aigrir mon cœur.
Faire ses valises pour n'aller nulle part.
Marcher en tentant de garder la tête haute.
Desserrer l'étau qui étrangle les veines.
Suivre le fil du cerf-volant, où qu'il aille.
Recevoir les mots comme des baisers trop rares.
S’enivrer d'eau.
Écrire ce que je voudrais hurler.
Écouter ce que je voudrais écrire.
Ne pas courber l'échine, ne pas se perdre non plus.
Le lait qui tourne et la pluie qui noie.
Compter les pois sur le dos de la coccinelle.
Se souvenir des chèvres.
Démêler les pattes des phasmes.
Les reflets du ciel sur la carapace de ton scarabée.
Peindre un arc-en-ciel dans tes tresses.
De colline et de montagne.
De rêves et d'espoirs.
S'en aller, se taire.
S'en aller, espérer.

mardi 7 mai 2013

Nostalgique...


Nostalgique de ces années où chaque jour n'était pas un combat.
Nostalgique de ces moments où même quand le ciel était gris les journées étaient rose.
Nostalgie de l'insouciance, nostalgie de l'inconnu...

Quand le sommeil ne vient pas, je repense à leur peau si douce, à leurs cœurs tendres qui n'avaient encore jamais eu à connaître l'hypocrisie, la dureté, l'intolérance, l'ignorance et l'absurdité.
Quand le sommeil ne vient pas je me replonge dans les souvenirs des moments où je pensais que je réussirais à les préserver ou peut-être à construire un monde plus juste avant qu'ils ne partent à sa découverte.

Je ne suis pas amère, je ne le serai jamais.
Parce que je suis mère.
Parce que je leur ai donné la vie, parce qu'ils découvrent un monde bien trop imparfait mais que je serai toujours là pour veiller sur eux, pour m'indigner, pour ouvrir mes ailes et les accueillir contre mon cœur maternel, parce que je serai toujours là pour panser leurs plaies, crier à leur place et me transformer en louve quand il le faut.

La violence et les coups me semblent parfois plus durs quand ils se cachent dans les mots, dans la tête, dans les regards que dans les poings...

Courez, semez, plantez, observez, admirez, découvrez, grimpez, vivez mes enfants...
Nous sommes là pour trouver le bon chemin, ne vous faites pas de souci !

lundi 25 février 2013

J'écris...






J'écris, je lis, je pleure, j'écris à nouveau, je souffle, je ris, j'essaie de respirer, de ne pas me noyer, je savoure, j'écris encore, je fume (trop), je range, je me blottis, je remercie les présents (rares mais précieux), je ne compte plus les absents, j'enrage, je constate, je crie en silence, j'écris encore, j'écoute, j'observe, je me souviens, je m'émeus, je ne veux pas m'arrêter de rêver, je les regarde chanter, je les écoute danser, je tente de ne pas perdre espoir, j'écris toujours...


♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥
pour 14 superbes années partagées avec Lui

vendredi 4 janvier 2013

Mon rêve d'ourse






Rester chez nous, ne pas savoir quel temps il fait dehors.
Rester chez nous, profiter de l'intimité.
Rester chez nous, ranger les vestiges de la fête de celle qui nous a donné la vie.
Rester chez nous, écouter les bruits de la maison.
Rester chez nous, dessiner et plier des petits papiers sur la grande table.
Rester chez nous, goûter les couleurs des enfants.
Rester chez nous, cueillir les mots doux.
Rester chez nous et faire toutes ces petites choses qui m'ont tant manquées.

Un jour je sortirai voir le temps qu'il fait, mais je profite encore un peu de ces moments d'ourse.